L'École Supérieure
de Physique et de Chimie Industrielles de la Ville de Paris (E.S.P.C.I.)
possède un Centre de Résonance Magnétique Nucléaire
(R.M.N.) destiné à l'étude des Solides. Sont ainsi
accessibles à l'E.S.P.C.I. trois spectromètres de fréquences
100, 300 et 500 MHz. L'utilisation de plusieurs sondes autorise la couverture
de différentes fréquences. De plus des sondes spécifiques
permettent d'effectuer une rotation des échantillons à l'angle
magique. Le centre de R.M.N. est à même d'observer une large
gamme de noyaux. C'est un outil exceptionnel pour l'étude des propriétés
des matériaux tant en recherche fondamentale qu'en recherche appliquée.
Le domaine d'application est considérable et recouvre, par exemple
des disciplines aussi variées que les matériaux supraconducteurs,
les ciments, les matériaux composites, les polymères, les
céramiques ou encore les biomatériaux. La résonance
magnétique nucléaire permet d'observer des noyaux ayant de
spins non nuls (1H, 13C, 17O, 23Na,
27Al,
29Si,
31P,
43Ca, etc... ) en fonction de la nature de leurs liaisons chimiques
et de leur environnement électronique. On décrit ainsi l'environnement
et l'organisation à courte portée des atomes et analyse les
mouvements locaux des groupes d'atomes. Elle ouvre donc la voie non seulement
à la compréhension des structures locales des matériaux,
mais aussi à l'interprétation d'un certain nombre de leurs
propriétés électroniques, rhéologiques, mécaniques
ou réactives.
Le dernier spectromètre,
construit par la Société Bruker Spectrospin a été
acquis grâce à l'aide de la Région Ile-de-France, de
la Ville de Paris, de l'I.D.S.E.T., du Ministère de la Recherche,
de la Fondation Langlois et du C.N.R.S. Le centre de R.M.N. de l'E.S.P.C.I.
qui a pour vocation la recherche fondamentale et la recherche appliquée
est largement ouvert aux milieux universitaire et industriel.
L'utilisation de ces spectromètres
par les différents laboratoires ou formations de l'École
a été répartie en fonction de leurs activités.
Ont ainsi bénéficié de ce centre :
LABORATOIRE DE PHYSIQUE QUANTIQUE (A0005 et FRE 2312 C.N.R.S.)
Les solides divisés,
en poudre, à l'échelle micro voire nanométrique, présentent
des propriétés spécifiques. Les applications sont
nombreuses et en développement. Les matériaux particulièrement
étudiés ici sont entre autres :
Silices. Les plus
récentes applications auxquelles nous avons contribué sont
leur utilisation comme charge dans les pneumatiques. Comme R.K. Iler le
soulignait en 1979 : "The properties of amorphous silicas of high specific
surface area, from the smallest colloidal particles to macroscopic gels,
depend largely on the chemistry of the surface of the solid phase". La
RMN de solide de 1H, 13C, 29Si a démontré
son aptitude pour l'analyse d'hydroxyles, des silanols et siloxanes dans
ces matériaux. Le contrôle des proportions respectives de
ces espèces lors de la préparation industrielle a été
démontré par ces déterminations ("The Surface Properties
of Silicas" A.P. Legrand, John Wiley & Sons 1998). Ce savoir-faire,
que nous avons développé, a également servi dans l'étude
de silices greffées utilisées comme support pour chromatographie.
Poudres à base
de silicium. L'intérêt pour les composites à base
d'éléments nanométriques est croissant. Ceci est dû
aux applications potentielles allant des nouveaux catalyseurs aux composites
céramiques, avec pour ces derniers des propriétés
grandement améliorées. L'étude des noyaux 1H, 13C,
27Al, 29Si a permis de contrôler la synthèse par pyrolyse
laser de poudres nanométriques Si/C/N/Al/Y, jusqu'à la préparation
de composites céramiques micro/nano et nano/nano ("Nanostructured
Silicon-based Powders and Composites " A.P. Legrand, C. Sénémaud
Taylor & Francis Books Ltd 2001)
Bio-Céramiques.
La caractérisation par 1H, 19F, 31P
de céramiques phosphocalciques bio résorbables au cours de
l'ostéoformation (ex-vivo), la recherche de caractéristiques
optimales de tels matériaux, en coopération avec des firmes
pharmaceutiques, l'étude de certaines maladies osseuses, ont été
faites grâce à cette méthode.
à contacter : jean-baptiste.despinose@espci.fr,
hocine.sfihi@espci.fr
et andre-pierre.legrand@espci.fr
LABORATOIRE DE PHYSIQUE THERMIQUE. (UMR 7636 C.N.R.S.)
Le laboratoire a une longue
expérience de l'étude des transitions de phase dans les solides
et les liquides, expérience qu'il applique maintenant à l'étude
de matériaux mal organisés ou désordonnés.
L'un des thèmes poursuivis
concerne les matériaux de construction et du génie civil,
ciments et bétons. Il s'agit, d'une part, de procéder à
l'étude fine de l'hydratation du ciment ou de ses constituants principaux,
silicates et aluminates, afin de déterminer la nature des espèces
chimiques hydratées assurant la prise. La microstructure de ces
hydrates peut alors être reliée aux propriétés
macroscopiques et en particulier à la résistance mécanique.
La R.M.N. permet de suivre, d'autre part, les réactions chimiques
complexes pouvant intervenir entre les constituants du béton, ciment,
eau, mortier et granulats afin de prévoir l'apparition d'espèces
chimiques indésirables pouvant altérer la durabilité
des ouvrages, voire les dégrader. Ces études reposent sur
l'observation des signaux de R.M.N. des noyaux constitutifs, que sont 29Si,
27Al
et 1H. Elles sont menées en étroite collaboration
avec la profession et ont pour but d'améliorer les formulations
des applications spécifiques, telles que l'accélération
ou le ralentissement du temps de prise, cimentations pétrolières,
fabrication de béton très hautes performances.
La R.M.N. est notablement
impliquée dans l'étude d'écoulements diphasiques en
régime stationnaire ou intermittent et dans l'étude des mécanismes
de transport en milieux poreux. à contacter : jacques.leblond@espci.fr
et zanni@pmmh.espci.fr
LABORATOIRE CÉRAMIQUES ET MATÉRIAUX MINÉRAUX
(UMR 7574 C.N.R.S.).
Un thème du laboratoire
est l'étude des matériaux cimentaires, en particulier des
silicates de calcium hydratés (dits C-S-H), dont la faible cristallinité
ne permet pas l'étude par diffraction des rayons X. La RMN du silicium
est ici associée à la spectroscopie d'absorption des rayons
X au seuil K du calcium. Les recherches concernent également l'emploi
des matériaux cimentaires pour "l'inertage" d'éléments
polluants, la RMN servant, pour ceux des polluants qui en permettent l'étude,
à préciser les caractéristiques de spéciation
(insertion ou adsorption). Enfin, la RMN du proton apporte des informations
sur la nanoporosité des matériaux cimentaires.
à contacter : philippe.boch@espci.fr,
nicolas.lequeux@espci.fr
et marie-pierre.pomies@espci.fr
LABORATOIRE DE PHYSIQUE DES SOLIDES (A0005 C.N.R.S.)
Les oxydes supraconducteurs,
découverts depuis 1986, présentent des propriétés
électroniques et magnétiques complexes, bien différentes
de celles des supraconducteurs conventionnels. Ces propriétés
sont encore mal comprises que ce soit dans l'état normal, au-dessus
de la température de transition ou dans l'état supraconducteur.
Les oxydes supraconducteurs ont un diagramme de phase riche : ce sont des
matériaux non stœchiométriques et leurs propriétés
magnétiques et électroniques évoluent avec cette stœchiométrie,
qui dépend soit de la concentration en oxygène soit de celle
de certains cations. L'état supraconducteur et l'état normal
sont étudiés dans la gamme de température de 4K à
300K, par la R.M.N. de noyaux tels que 17O, 43Ca
et 207Pb, avec un intérêt particulier en ce qui
concerne la relation entre propriétés structurales et propriétés
électroniques. Pour chacun des types de plans présents dans
la maille cristalline de ces matériaux bidimensionnels, plan conducteur
CuO2, plan isolant et plan réservoir de charges, les
propriétés locales sont étudiées avec un intérêt
particulier pour les propriétés magnétiques des plans
conducteurs, ceci en fonction de la stœchiométrie. Du point de vue
structural, la RMN des noyaux 43Ca ou 139La permet
d'étudier le désordre de cations dans la maille cristalline,
désordre qui influence les propriétés électroniques.
L'effet du désordre
isotopique sur les matériaux est encore peu étudié.
Il a été montré que la conductivité thermique
d'un matériau présentant un désordre isotopique naturel
est considérablement augmentée quand le matériau est
enrichi en un seul isotope. Un tel effet peut servir dans les systèmes
miniaturisés à base de semi-conducteurs.
Dans le cas d'un cristal
dit parfait, la dernière entrave pour atteindre vraiment la perfection
est le désordre isotopique. Dans un cristal de germanium naturel,
le désordre isotopique crée une distribution des distances
inter atomiques ce qui entraîne une déformation des environnements
locaux des noyaux 73Ge et une déformation des raies RMN
de ce noyau.
Il est actuellement possible
de quantifier la contribution de ce désordre isotopique par la RMN
de 73Ge dans des cristaux de germanium de composition variable
en isotopes Ge.
à contacter : arlette.trokiner@espci.fr
LABORATOIRE DE PHYSICO-CHIMIE STRUCTURALE ET MACROMOLÉCULAIRE
(UMR 7605 C.N.R.S.)
L'un des thèmes essentiels poursuivis au Laboratoire est l'établissement
des relations qui existent entre la structure des matériaux polymères
et leurs propriétés physiques et mécaniques. L'objectif
visé est l'amélioration de ces propriétés à
travers l'évolution soit de structures, soit de procédés
de mise en œuvre. La démarche adoptée repose sur :
![]() Électroaimant utilisé par P. Curie pour ses études sur le magnétisme (loi de Curie, température de Curie) Champ de 0,012 Tesla (1895) |
![]() Aimant Supraconducteur de 12 Tesla (1995) |
à contacter : Bruno BRESSON bruno.bresson@espci.fr
:
01 40 79 46 22
Plusieurs membres de ce Centre ont activement présidé ou été membres du bureau du Groupement d'Étude de Résonance Magnétique (GERM)
PUBLICATIONS (1996-2000)
Publications : 88 Thèses : 15 Livres : 5 |
CONTRATS (1996-2000)
Contrats Industriels : 13 |